1) L’église de Saint-Péver (Iliz Sant-Peveur)
, Fondée par les seigneurs d’Avaugour.
Le saint qui a donné son nom à la commune, dont le nom s’écrivait autrefois « Bezver » (1444) n’a pas laissé de traces historiques précises. Il était invoqué contre les dégâts de l’eau et du feu.
L’église de cette ancienne paroisse (aujourd’hui relais de la paroisse Saint-Briac de Bourbriac) est actuellement dédiée à saint Maurice, après l’avoir été à saint Pierre. Le choix de saint Maurice fut opéré par le recteur Ambroise Dupuis. Notons que la dédicace précédente à saint Pierre indique une certaine ancienneté de la proisse. Au sujet de l’abbé Dupuis, voir l’article : http://paroisse-bourbriac.catholique.fr/Saint-Pever-en-memoire-de-l-abbe-Ambroise-Dupuis-1847-0924.html
En forme de croix latine, l’église fut construite entre 1862 et 1865 d’après les plans de l’architecte Alphonse Guépin. Le curé de l’époque était l’abbé Scolan, recteur de 1860 à 1867. La flèche de la tour fut construite par M. Briand, originaire des Forges des Salles.
Le maître verrier Laigneau (de Saint-Brieuc) réalisa deux vitraux vers 1910, le recteur alors étant l’abbé Julien Dupuis (recteur de 1885 à 1924). Ils ont probablement été remplacés par ceux de la maison rennaise Raulet, qui furent mis en place en 1932. Ces derniers sont de simples formes géométriques.
On ne sait pas grand-chose de l’église précédente, mais le bénitier portant la date de 1590 en provient probablement. On peut y admirer des albâtres du XVe siècle, ramenés de la chapelle d’Avaugour par l’abbé Joseph Briand, recteur de 1867 à 1885, qui œuvra également à la restauration de la chapelle d’Avaugour. Ayant perdu leurs peintures d’origine, ils sont insérés dans le retable du maître-autel. Celui-ci fut sculpté par Mérer père (de Lannion), qui restaura également les albâtres et construisit les autres autels. Cet ensemble fut plus ou moins restauré en 1951.
Autre pièce intéressante, une bannière de procession (XVIe s.) comportant 27 scènes (orfrois brodés).
Une statue de la Vierge à l’Enfant, portant le nom de Notre-Dame du Danouhet (sic), pourrait provenir de la chapelle de ce nom (en Bourbriac), à moins que ce ne soit une simple preuve de la popularité de cette Vierge, dont le pardon attirait chaque 15 août une foule considérable.
En 1930 fut installé le chemin de croix.
Un mémorial des morts des deux guerres mondiales est fixé au mur sud de la nef.
L’ancien bulletin paroissial (1961, le recteur étant l’abbé Jamin).
2) Deux chapelles exceptionnelles : Avaugour et Restudo
Les principaux monuments de la paroisse sont deux très intéressantes chapelles qu’il faut absolument découvrir : celle d’Avaugour (fin du XVe siècle) et celle de Restudo (fin du XIVe au XVIe siècle), toutes deux classées.
Chapelle Notre-Dame d’Avaugour
ce nom, également porté par un bois pittoresque, évoque le famille d’Avaugour, issue des Comtes de Tréguier, dont le nom est connu depuis 1222 et fut porté jusqu’au XVIIIe siècle. Avaugour fut longtemps une baronnie ; son chef-lieu était le château du même nom dont il subsiste quelques ruines en contrebas de la chapelle.
La chapelle d’Avaugour est un édifice de la fin du XVe siècle « comportant une nef avec au sud une chapelle privative séparée par une double arcade". Dans cette dernière chapelle, autel ancien décoré des armes d’Yvon de Roscerff, sieur du Bois de la Roche, et de sa seconde femme Marie de Rosmadec.
Sur la façade, armes de Pierre de Rohan, baron de Pontchâteau et de sa femme Jeanne du Perrier.
Mobilier
Sacraire en bois surmonté d’une Sainte Trinité. Sur le baldaquin, on lit l’inscription : « P.Morvan me fit faire en 1576 » ; sur un médaillon : « P F Rolland Le Neindre » ; enfin, sur le socle : « Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis » (Sainte Trinité, Dieu unique, prends pitié de nous) et, au-dessous : « Olivier Lucas et Anne Legai sa fame a fait peindre la Trinité 1662 ».
Vitrail
Une maîtresse vitre a été créée sans doute vers 1954. Elle est de l’atelier Legrand, d’Etampes, qui a réalisé les vitraux de la chapelle Saint-Yves de Plésidy à la même époque. Bien que non signé, ce vitrail est certainement l’œuvre de l’artiste Philippe Lejeune, qui signait les cartons de l’atelier Legrand. Le vitrail d’Avaugour, de style moderne bien que figuratif, est d’une iconographie très riche. On y voit diverses scènes de la vie de la Vierge Marie, ponctuées de symboles évoquant les litanies de la Vierge.
Pour voir le travail de Lejeune et Legrand, suivre ces deux liens : http://www.paroisse-bourbriac.catholique.fr/spip.php?article427 http://www.paroisse-bourbriac.catholique.fr/spip.php?article302
La porte sud
En bois, représente le martyre de saint Sébastien et porte l’inscription : « Rolland Le Neindre 1576 (et non 1570 comme parfois indiqué par erreur).
Statues
Les Apôtres : douze apôtres ont leurs statues fixées aux murs de la nef. Notons que Pierre n’a pas de clé, mais un livre, et, dans sa main droite, une pierre.
Saint Antoine l’Ermite :
Vers 1870, sous le rectorat de Joseph Briand, la chapelle d’Avaugour fut restaurée grâce à un don de bois de M. de Villeféron-Duchâtel.
Chapelle Notre-Dame de Restudo
(Ancien nom : Roscudon, de Roz ar Gedon,le tertre aux lièvres).
Dédié à Notre-Dame de Restudo, ainsi qu’à saint Eloi (Sant Eler en breton) et saint Eutrope, c’est un édifice de la fin du XIVe siècle (remanié fin XVe s.) « Il était alors en forme de croix latine : mais […] l’aile nord a été supprimée [en 1920, sous le rectorat de Dupuis - Ndlr]. La nef, très longue, est séparée en deux par un arc diaphragme. Au chevet, beau fenestrage du XIVe siècle que l’on retrouve au Danouet en Bourbriac. » (Couffon). C’est le recteur A. Dupuis qui établit dans la chapelle le culte de saint Éloi.
Elle comporte deux parties (séparées par un arc diaphragme), car elle servait de relais sur le chemin de Compostelle. Les hommes dormaient en haut, près de l’autel, et leurs chevaux en bas. En 1954, la chapelle fut classée, avec ses peintures murales du XIVe siècle qui venaient d’être découvertes et qui confèrent à l’édifice son originalité. Parmi les scènes représentées : la Cène, Jésus à Gethsémani, le Couronnement de la Vierge, Saint Christophe.
Saint Eloi, qui dispose de l’aile droite du transept (où sont accrochés des ex-voto en lien avec les chevaux), était invoqué pour la protection des chevaux car il est le saint patron des forgerons.
La chapelle de Restudo offre aussi quelques vieilles statues de saints : Jean-Baptiste, avec l’image de l’Agneau ; Nicodème et des instruments de la Passion, notamment un clou ; Eutrope, souvent présent au long des itinéraires vers Compostelle, tenant en mains ses entrailles.
En contrebas se trouve une fontaine du XVIIIe siècle alimentant une piscine à chevaux, qui s’anime de nouveau chaque année le jour du pardon.
Sur le placître, une croix de 1819.
3) Les croix
Deux calvaires ont été érigés au bourg. Le plus important, situé dans le cimetière (où il a récemment changé de place) fut sculpté par Pierre Léon, de Guingamp, en 1875, à l’occasion d’un jubilé. Ce fut même le premier calvaire sorti de son atelier. Inscription : (face nord actuelle) : DONNE PAR leS PAROISSIENS FIdeleS de St PEVER (et, face ouest actuelle) : SOUVENIR DU JUBIle de L’AN de GRACE 1875. Sur une banderole, le long du fût de la croix, une inscription latine : "O CRUX AVE SPES UNICA" (Ô Croix, salut, unique espoir).
Celui qui se trouve près du presbytère fut béni par Mgr Faillières en 1895. Ces deux monuments eurent à souffrir des effets d’une tempête qui, en 1910, les renversa. Le christ sculpté par Léon fut brisé alors qu’on le remettait en place, il fallut le remplacer.
Le calvaire du presbytère (donnant son nom à la Rue du Calvaire), situé près du Monument aux Morts, arbore un Christ en métal, fixé à une croix tombale : il ne s’agit probablement pas de l’original.
Entrée de la route d’Avaugour par la D5
En bordure du bois d’Avaugour, en face de la route qui mène au village et à la chapelle du même nom, se trouve une croix qui n’est certes pas mérovingienne contrairement à ce que l’on peut lire parfois. Elle est moderne, malgré son allure celtique. Tout à côté, une pierre taillée qui n’est pas non plus un bénitier. Des entailles sur ses faces et une cavité sommitale indiquent une base destinée à une croix de fer. Elle porte une inscription que l’on n’a pas encore dégagée de la terre, commençant par F:P : qu’il faut traduire par "Fait Par", expression qui caractérise les croix et calvaires érigés par des particuliers. Ces deux éléments ont été juxtaposés tardivement.
Croix de Pont-Clet
Elle se situe à l’entrée de la route de Restudo, près du pont, au bord de la D 767.
Fontaine au bourg
Nous avons évoqué les deux fontaines qui alimentent la piscine à chevaux de Restudo. Une autre fontaine, très discrète, se cache, au bourg, dans un joli petit chemin derrière l’église.
4) Quelques liens Internet
Il sera possible de trouver d’autres précisions d’autres photos sur le web, notamment en suivant les liens suivants : :web http://www.marikavel.org/bretagne/saint-pever/avaugour.htm
:web http://www.saint-pever.net/asso-avaugour.htm
:web www.saint-pever.net/ (site très vivant)
:web http://www.infobretagne.com/saint-pever.htm
:web https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-P%C3%A9ver
:web http://www.paroisse-bourbriac.catholique.fr/spip.php?article58 Texte et photos : Jef Philippe